• Deuxième étape terminée... Voilà un petit recap Equateur pour nos fidèles lecteurs!
    On vient de se rendre compte que le texte du recap Colombie n'avait jamais été publié en entier. On va essayer de s'y remettre du coup mais en attendant voilà nos sentiments/remarques/impressions presque frais de notre virée Équatorienne ;)

    La conduite
    Bon pour la conduite c'est quand même plus calme que chez leurs voisins du Nord. Déjà le pays est plus petit, donc les distances sont plus courtes, et du coup y'a rarement besoin de se taper un bus de nuit, et ça c'est cool :). Mais c'est aussi parce qu'avec l'argent du pétrole, le président a décidé de rénover toutes les routes et on sent grave la différence :) un beau bitume parfait, qui rendrait presque jaloux l'Autoroute du Sud de la France!

    La bouffe
    Ben c'est bien plus compliqué qu'en Colombie. Enfin, je m'explique. La bouffe est presque aussi chère (je précise: $2 pour soupe, plat et "jus" degueu - oui on finit par considérer ça comme cher ici!) et les almuerzos sont bien moins bon (ou peut être c'est juste qu'on en a marre de manger du polo con arroz à tous les repas... ). Bon mais le gros truc c'est pour Caro parce que ça a été un peu plus difficile (en fait on peut le dire: franchement chiant) car il y dans les spécialités locales beaucoup d'oeufs, de beurre, du lait et pas mal de fromage, beaucoup de farine de blé, de pâtes (dans les soupes par exemple), enfin bref pas simple. Et puis on ne reviendra pas sur le riz placo plâtre dégustée lors de notre balade sur le Chimborazo avec Marion et Lolo, mais celui là on en est un peu responsable :)
    Et puis si Caro a été plusieurs fois un peu malade, moi la mayonnaise m'a eu une fois, mais une bonne fois!

    Les gens
    Alors on a trouvé les Colombiens beaucoup plus sympas et chaleureux. Ici quand on voit que tu galères en espagnol (ce qui n'arrive presque plus - quelle classe, en deux mois seulement ;) on te répond direct en anglais. Alors c'est sur que c'est un avantage pour les québécois qui à part "cerveza", "muy rico" et "consuela" ne savent pas parler espagnol mais ça casse un peu l'authenticité du truc. Y'a beaucoup plus de touristes ici, et bizarrement, de tous les touristes qu'on a rencontré, ben la plupart étaient francophone, limitant le dépaysement, mais bon ce fut de belles rencontres alors c'est pas trop grave...
    Mais c'est paradoxal aussi parce qu'on a rencontré des locaux qui resteront des highlights de notre voyage à eux seuls. Notre cher guide Rodrigo, qu'on ne présente plus, et notre Plaucio des Galápagos, le seul, l'unique :) C'est ce genre de rencontres qui rendent les voyages encore plus beau, et j'entendrais encore longtemps la voix de Rodrigo me hurlant en me tapant sur l'épaule pendant la montée du Cotopaxi "come on Tom ! We are going to do it my friend!"

    Et puis que dire des québécois qui sont venus partager un bout de notre trip avec nous! On avait quitté Matthieu et Khéno la larme à l'œil mais on a vite retrouvé le sourire en retrouvant Marion & Lolo. Leur départ a été compliqué à encaisser 10 jours plus tard, mais que c'est bon aujourd'hui de repenser à tous ces moments de fous rires et de galère. À croire que c'est jamais reposant de partir en vacances avec des membres de la famille Ancel (référence au chalet Ty Rudin au Québec), à bon entendeur... :)
    Donc un grand merci d'être venus nous rendre visite, c'était bon en tabernacle :)

    Les paysages
    Le plan de départ était de passer 2 semaines en Equateur, parce que le pays est de loin le plus petit que nous allions traverser. Et au final on y sera resté plus d'un mois, devenant le pays où finalement on sera resté le plus longtemps. À croire qu'on s'y sera plu et qu'on aura apprécié ces paysages découvert inattendu. L'avantage c'est que ce pays regroupe un peu tout ce qu'on peut chercher en Amérique du Sud, et c'est fascinant. Des villes sympas et atypiques comme Otovalo, ou Baños, des montagnes, volcans et glaciers, de la Rain Forest à Mindo, des volcans en éruption, de l'Amazonie et des îles paradisiaques que je ne nommerais plus... Bref tout ça à distance de bus raisonnable, c'est quand même la classe. Du coup en deux jours on sera passé du sommet du Cotopaxi à la forêt amazonienne, pour se retrouver 6 jours plus tard sur la plage avec des tortues préhistoriques et des iguanes...
    En arrivant de Colombie, traînant notre grosse déception de ne pas avoir pu y passer plus de temps, on avait tendance un peu à tout comparer et on est sans doute arrivés un peu frustré! Mais jour à jour, les paysages, les expériences, les rencontres et les ceviches de notre pépé adoré nous ont petit à petit fait changer d'avis. Aujourd'hui, l'Equateur restera un souvenir magique. On a l'impression d'y être resté assez longtemps et même temps, on se rend compte en partant qu'on en connaît pas encore le 10ieme de ce petit paradis.

    Le mot de la fin
    Malgré tous ces beaux souvenirs, il n'y a pas à tortiller. C'est sans doute l'achat de notre carte SIM pour téléphoner dans une pharmacie dont on se souviendra longtemps!!! Haha ces Équatoriens..!

    Tom & Caro pour les Gringos

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  • Jeudi 8 mai, enfin les vacances :) (oui parfois entre les interminables trajets en bus, les petites galères et les réveils matinaux, on en oublie que nous sommes en vacances... Et puis après notre dernier exploit alpin et notre bravoure face aux diverses créatures de la jungle, on s'est dit qu'on l'avait bien mérité!)
    Direction donc l'aéroport de Guayaquil au petit matin pour prendre notre vol. Et là on peut dire que les vacances commencent bien, très bien même puisque nous nous retrouvons surclassés en première classe - la classe à Dallas.

    L'arrivée à Baltra se fera sous la pluie... Alors Baltra avant de continuer est une petite île au nord de Santa Cruz (île principale de l'archipel) sur laquelle se situe l'aéroport. Donc une fois à l'aéroport, après avoir laissé nos deux bras pour payer les frais d'entrée au parc, nous prenons un bus pour 10 minutes de trajet, avant d'embarquer sur un passeur qui nous dépose à un autre bus, sur Santa Cruz, pour 1h de route vers Puerto Ayora, la capitale. Coup de chance, le bus nous déposera devant notre hotel réservé la veille (on avait été prévoyant cette fois-ci), même pas besoin de tourner en ville avec nos gros sacs et demander notre chemin (on connaît pourtant si bien la chanson maintenant ;).
    Au menu ce midi, un ceviche de poisson (le meilleur à ce jour) dégusté dans le bouiboui d'un pépé du coin qui s'assoupit sur sa terrasse entre chaque client qui part et qui arrive (enfin quand il les entend arriver!). Un vrai délice! Nous nous réconcilions avec les Galapagos et leur pardonnons cette météo mausade...
    Le petit pépé nous recommandera une agence pour choper des infos sur les croisières. Parce que la croisière, on est chaud, mais à certaines conditions! Le type de bateau sera déjà pour ma part rédhibitoire: hors de question de monter sur un gros bateau moche à moteur. Moi je veux un voilier, (en bois si possible) avec un groupe de 8 personnes max. Vous vous douterez bien que je demandais un peu l'impossible, surtout combiné à la condition de Tom: le budget!! Bon bref, croisière pas possible. On reviendra un jour avec notre propre voilier et on se fera notre croisière à nous! En attendant, on fait notre BA (Bonne Action) et on laisse de la place aux autres moutons de touristes dans les gros bateaux moches à moteur.

    En route vers la banque, on croisera René sur notre chemin. Sans un centime sur nous, il nous propose gentiment de nous prêter 1$, pour prendre un taxi jusqu'au distributeur. On ira jusqu'au distributeur, mais vous vous doutez bien qu'on s'est débrouillé tout seul, sans René. René tient une agence à Puerto Ayora organisant de nombreux tours. Le courant passe tout de suite et nous négocions une journée plongée le lendemain. Pour une fois, le prix n'était pas négociable, mais nous avons pu user de nos talents de négociateurs confirmés pour le convaincre que nous étions des plongeurs expérimentés (oui oui, nous non plus on ne le savait pas!) et donc avoir droit à deux plongées au lieux d'une, malgré le fait que nous n'ayons ni Tom ni moi, notre licence. Trop fort :)
    En fin d'après midi, nous partons visiter le centre Darwin de préservation des tortues. Rencontre avec ces créatures type préhistoriques, presque plus grosses que moi. Nous assisterons timidement à l'accouplement de deux d'entres elles... et on leur enlèverait bien leurs carapaces pour leur donner un coup de main parce que p***** ce que ça l'air fatiguant/difficile/pas cool!!!

    Lendemain matin, nous partons vers Seymour (île au nord de Baltra, je vous laisse imaginer le bordel pour y aller) pour notre journée plongée. Il y a beaucoup de monde (c'était pas franchement prévu puisqu'on devait être 4) et René recompte obsessionnellement le nombre de bouteilles d'oxygène qu'on prend avec nous sur le bateau - ouai, pas franchement rassurant!! La mer est agitée et l'attente pendant la mise en place des équipements est interminable, surtout qu'on a franchement l'impression de s'être fait arnaqués puisque nous voilà partis avec un groupe de Discovery (genre baptême de plongée). Tom voit rouge, perso je me concentre sur la stabilité de mon état nauséeux. Galipette arrière et hop, nous voilà dans un autre monde. Mais bon Discovery oblige, nous tournons en rond autour d'une bouée, à quelques mètres de profondeurs seulement. Et là WHAAAT? My god c'est un vrai, c'est un requin! Et puis deux, trois... Entre étoiles de mer, petits poissons colorés et coquillages, l'environnement est assez magique - dommage que ma palme me lacère le pied depuis maintenant bien trop longtemps, me gâchant un peu le moment..
    Nous remontons sur le bateau et partons en direction de l'autre spot de plongée. Seul avec René, nous profitons pleinement de cette plongée privilégiée au milieu des requins, marteaux cette fois-ci. C'est incroyable. Une bonne demi heure plus tard, Tom est un peu à cours d'oxygène et nous remontons. Nous remontons et cherchons le bateau. En fait il n'y a plus de bateau. Nous sommes seuls! On siffle, on gesticule mais rien à faire, nous sommes vraiment seuls. Pas loin d'une petite île au sable blanc doré sur laquelle se prélasse un petit groupe de lions de mer, je demande à René si on peut aller s'y poser en attendant le bateau. "Seulement en cas d'urgence" me répond il. Ah ouai, parce que c'est pas considéré comme une urgence ça?! Au bout d'une demi heure, sans rien redemander, je m'échoue sur la plage. Pas un bateau à l'horizon, au milieu de nulle part, nous voilà seuls en combinaison de plongée sur une plage de rêve, entourés de loups de mer... Is this real?! Le bateau finira par nous retrouver, ils nous cherchaient de l'autre côté de l'île! Dommage on serait bien resté un peu plus ici finalement :)
    Pour continuer la journée, petite pause snorkeling au milieu des loups de mer joueurs qui viendront, sans se lasser, nous tourner autour, nous passer entre les jambes, se tortiller devant notre nez... Quelle journée incroyable!
    Nous rentrons sur Puerto Ayora et rencontrons Daniel, guide naturaliste, ami de Rodrigo (notre très cher guide Chimborazo/Cotopaxi). Il nous donnera des infos sur les différentes îles et nous aidera à établir le programme des jours qui viennent.

    Le demain matin, direction Isabela, située au Sud Ouest de Santa Cruz. 2h30 de bateau tape cul dans une mer agitée, on est bien content une fois arrivé!! On trouve refuge chez Plaucio, artiste marginal qui tient 3 cabañas dans son jardin, un vrai petit coin de paradis. Son jardin est surprenant, il a construit un canal et des petits ponts pour ne plus être inondé, parce que Plaucio vit dans son jardin, dans une tente depuis plus de trente ans (pas la même bien sur). Et puis nous partons à la découverte de l'île, enfin de la partie qui est ouverte aux touristes. Parce qu'il faut savoir que dans l'archipel, il est interdit de se promener sans guide. Donc les activités ouvertes sans guides sont très cadrées. Et de plus, uniquement une petite partie de l'île est ouverte au tourisme sur Isabela. La seule manière d'en voire un peu plus, est de réserver une croisière et de faire le tour de l'île. Raté donc!

    On passera 2 jours à visiter les attractions touristiques et à se reposer. C'est d'ailleurs le lieu idéal pour ça. Il y a très peu de touristes et la ville...en fait c'est pas vraiment une ville!! Tout est fermé sauf quelques petits restaurants, et c'est vraiment mort. Tom retrouvera un plaisir d'enfance et passera de longues heures à jouer dans les vagues et à affronter les courants (très forts par ici). On fera un peu d'histoire en découvrant El muro de las lagrimas. C'est donc un mur construit dans les années 60 au beau milieu de nulle part, sur l'île. L'île était en fait une prison à cette époque là et les gardiens avaient eu l'ingénieuse idée de faire construire aux prisonniers un mur, histoire de les occuper et d'éviter les problèmes comportementaux. Je passe sur la chaleur, le poids des pierres transportées, le manque d'eau... Autrement dit, le paradis d'aujourd'hui était vraiment l'enfer il y a quelques décennies.
    Donc au final nous n'organiserons qu'une seule journée snorkeling (et oui il faut un guide pour ça aussi) durant laquelle nous découvrons avec admiration les tunnels formés par les coulées de lave de la dernière éruption. Paysage incroyable au milieu des cactus et des fameux Fous à pieds bleus (genre de mouette aux pattes bleues, espèce endémique aux Galapagos). La suite de la sortie sera un peu décevante, il faisait un temps pourri et donc zéro visibilité dans l'eau. Dommage pour faire du snorkeling! Mais nous aurons le plaisir de nager avec les pingouins et de faire du surf en bateau dans des vagues démesurées (le fun :)

    Après 2 jours et demi de farniente à buller sur la plage (déserte) et écouter les discours engagés de Plaucio sur la gestion du développement durable, de la conservation des îles et de la corruption (discours qui nous révolterons également et qui nous donnerons presque envie de prendre les armes - ça va je rigole), nous décidons de repartir vers St Cristobal, troisième île habitée de l'archipel. Nous nous payons le petit luxe de prendre l'avion (petit avion) pour rejoindre l'île. Arrivés à l'aéroport (enfin si on peut appeler ça un aéroport) nous apprenons que les pilotes viennent de partir manger et que donc le vol partirai avec une heure de retard. Normaaaal!
    Le vol sera très cool et la vue magnifique. Daddy, oui, ça valait presque une de nos virées en Corse ;)
    Nous retrouvons un peu de civilisation sur cette petite île canon, plus touristique qu'Isabela. Nous découvrons ce canon de beauté sous le soleil le lendemain. Ici les loups de mer sont plus nombreux que les habitants et nager avec les tortues est aussi banal que de promener son chien. Nous tombons sous le charme.
    Le soir, les loups de mer prennent possession de la ville et s'endorment sur les bancs, les pontons, la plage... Les regarder vivre est un spectacle passionnant qui nous occupera nos soirées!

    Mais notre séjour sera assez court, nous devons retourner à Santa Cruz le lendemain matin pour choper notre vol vers Guayaquil vendredi. Un peu anxieux du trajet en bateau (qui se passera beaucoup mieux qu'à l'aller), nous rejoignons Puerto Ayora en fin de matinée. Nous dégustons un excellent ceviche chez notre petit pépé et nous dirigeons vers Tortura Bay. Après une petite heure de marche (c'est toujours plus apprécié quand on le mérite), nous découvrons une plage paradisiaque, bordée de mangroves et d'une eau magnifique. On se trempe les pieds dans l'eau et là, oh! Un petit requin qui passe tranquillou! Au final on en verra 3 ou 4 durant l'après midi et Tom en sauvera même un échoué sur le sable. My hero :)

    Tristes et déçus de terminer notre séjour dans ce petit coin de paradis, nous passons notre dernière soirée en compagnie d'Harriott, une anglaise rencontrée lors de notre première plongée, retrouvée par hasard avec grand plaisir lors de notre passage à Tortuga Bay.
    Vendredi matin, parcours du combattant pour rejoindre l'aéroport et nous nous envolons vers le continent, déjà très nostalgiques des quelques jours passés sur ces îles paradisiaques...

    Finalement, on avait pas mal hésité à faire un trou sur notre budget pour se payer ce ptit séjour sur les îles, mais après l'avoir fait... qu'est ce qu'on a bien fait :)

    Caro pour les Gringos

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  • Commençons par le début. Comment organise-t-on un séjour dans l'Amazonie équatorienne? Ben en fait c'est pas aussi simple qu'il n'y paraît!! Entre la redescente de notre sommet et notre départ pour les Galapagos, on a 8 jours desquels on aimerait profiter pour aller faire un tour en Amazonie. Jusque là tout est simple. On se renseigne un peu et notre choix se fait assez vite pour le parc Cuyabeno, situé au Nord Est du pays, qui présente les paysages les plus fous (comparé à l'autre parc, le Yasuni, qui est de plus en plus ravagé par les exploitations pétrolières). Jusque là tout est simple. On rencontre du coup quelqu'un qui bosse dans une agence à Latacunga qui nous propose un séjour dans un lodge "tout confort" dans la réserve de Cuyabeno, avec tout compris: le transport, la bouffe, l'hébergement... Mais nous, en tant que Gringos pas comme les autres, on ne veut pas se contenter d'un truc de touristes à la con, on veut vivre la vraie Amazonie, dans une communauté en mode survivor, alors on dit non à ce cher monsieur. Jusque ici tout est encore (presque) simple. Et on se met à chercher à faire du tourisme communautaire - c'est un système d'échange en fait, tu vis avec eux, tu leur files un coup de main et eux te font découvrir la forêt, le top quoi. Et là ça commence un peu à se gâter... Parce que faire ça à la dernière minute c'est compliqué, les mecs répondent pas, ils sont dans la jungle et là bas on peut difficilement compter sur le réseau téléphonique. Mais au bout d'une aprèm entière à passer des coups de fil, on tombe sur César, un mec qui vit à Lago Agrio (ville frontalière avec la Colombie, où y'a rien à faire ni rien à voir, mais d'où partent toutes les excursions). Et on doit le rencontrer le lendemain là-bas. Parfait :) Jusque ici donc tout est encore simple...

    Je vous passe la galère de notre bus de nuit pour rejoindre Lago Agrio parce que sinon vous allez croire que le seul truc qu'on fait ici c'est vivre des galères de bus de nuit et nous voilà donc à la terrasse du resto de notre hôtel, avec César et son ami pour discuter du programme. Ce qu'on savait pas c'est que César n'a aucune idée de ce qu'on peut faire, de ce qu'il peut nous proposer etc. C'est pas comme notre Mauricio (cher à notre Lolo fétiche) qui te fait payer des trucs que tu dois pas payer mais qui connait son affaire, non non lui il sait pas. Il te décrit les différentes communautés mais il ne sait pas laquelle peut t'accueillir, les prix tout ça, et il nous aura fallu une aprèm, 3 personnes et des heures à parler avec eux pour rien pour savoir que c'est pas les mêmes prix que ceux dont il nous avait parlé au téléphone la veille. On est donc passé de la bonne affaire à 5$ par repas et 10$ par nuit, à 400$ de transport + 120$ par personne par jour sur place. Et là, ben on est franchement deg, parce que payer des milles et des cents pour dormir sur la paille et bouffer des criquets ça semble quand même un peu abusé... Ça sera donc pour une autre fois :(

    Et nous du coup, on est marron alors on cherche un lodge à touristes, histoire de ne pas être venus jusque ici pour rien, et le seul qui n'est pas complet tenez vous bien, c'est celui qu'on nous a proposé à Latacunga (option qui nous aurait par la même occasion épargné notre grosse galère de bus). Comment on le sait? Une femme qui tient un lodge (complet) est venue à 21h30 à notre hôtel pour nous trouver un séjour. Super sympa vous pensez? C'est ce qu'on s'est dit aussi. Mais Caïman Lodge (le seul donc dans lequel il reste des places) ne veut pas nous prendre parce qu'on est que 2, et arranger le transport et tout pour seulement 2 personnes c'est pas assez rentable pour eux. Donc on est de nouveau marron, et on se dit qu'on perdra encore la journée de demain à se trouver une bonne excursion.

    Le lendemain, au hasard, on commence à faire le tour des agences et on passe par celle de Caïman Lodge du coup et tiens !!!! y'a pas de problème, y'a des places et le matin même sont partis deux autres personnes :) SEULES ! Pourquoi vous vous dites? Ben parce que le patron de Caïman Lodge ne peut pas blairer la fille qui nous a aidé la veille, et c'est pour ça qui lui a dit non, mais évidemment l'autre s'est bien gardé de nous dire la vérité histoire de ne pas perdre sa commission... La s.....!
    Et bref dans cet agence, on se démerdera même à s'organiser un séjour avec guide privé, où on naviguera à la rame et pas dans un canoë/bus à moteur au milieu de 15 autres personnes, pour visiter des endroits où les canoës à moteur ne vont pas, et où on dormira dans la tente, en plein milieu de la jungle...
    LE TOOOOOP :) :) :) :) :) Tout fini bien... Départ prévu le lendemain, et ouais vous vous en doutez, RIEN ne peut arrêter les Gringos, RIEN :)

    Le lendemain nous voilà donc partis en direction de Caïman Lodge. Deux heures de bus, et c'est parti pour deux heures de canoë (à moteur celui-là) jusqu'au lodge. On commence l'observation des animaux sauvages, les singes, les oiseaux etc.
    Mais nous on est pas là pour voir des bébêtes, nous on veut des anacondas et des caïmans. Ah oui j'ai oublié (oui je sais quand on écrit ça sert à rien de dire ça, il me suffit d'insérer la phrase dans le paragraphe d'avant mais comme ça quand vous lisez vous avez l'impression que je vous parle et vous entendez ma voix - you're welcome) on a quand même eu le droit à un "petit" Boa Constructor de 2m50 entre le bus et le départ du canoë. Il était blessé sur le bord de la route et un guide l'a récupéré au passage pour le ramener dans le parc... Une situation banale quoi... Comme quand nous on ramène un caniche perdu :) Je reprends, donc on est dans notre canoë et on arrive à notre lodge au beau milieu de la nature, et on se sent déjà dépaysé, qu'est ce que ça va être quand on sera dans la tente ?! On rencontre un couple d'espagnols qui travaillent à Quito (et qui donc sont arrivés tous seuls la veille^^) et on part avec eux et un guide en canoë à rame pour naviguer au coucher du soleil. On aperçoit des dauphins (oui on le savait pas non plus mais les dauphins d'eau douce ça existe), d'autres oiseaux et un paresseux. Le paresseux c'est le genre d'animaux qui te fatigue tellement il bouge lentement. C'est éprouvant de le regarder vivre, vraiment :) On dirait moi quand je me lève à l'aube (avant midi quoi haha). Petit coucher de soleil sympathique et on rentre pour dîner et faire dodo parce que demain on attaque! À nous l'aventure :)

    Levés vers 8h, on mange un bout, et on se tire. On remonte le fleuve, et on continue à observer la vie sauvage. Alors oui je fais une petite parenthèse: à chaque minute, à chaque seconde de notre voyage on observe la vie sauvage, mais l'idée de vous le signaler à chaque fois me fatigue déjà donc je me contenterai de vous signaler les animaux marquants. Sinon cet article va ressembler à une sortie de classe de SVT de 4ème où on répertorie chaque animal aperçu comme si c'était pas juste bien plus sympa seulement les regarder pour le plaisir des yeux (oui j'ai toujours adoré la SVT :). Donc prenez pour acquis qu'on observe la nature, à chaque seconde :)

    Après deux heures de ramage, on se pose sur au lieu de notre campement et on monte la tente. On est vraiment au milieu de rien c'est énoooorme. On mange et on retourne naviguer parce que si ce soir on veut pas manger du thon en boîte, il faut pêcher, et pas n'importe quoi, des piranhas... (oui on est aussi parti naviguer pour observer la vie sauvage de la forêt haha). Cannes à pêche artisanales en main, nous voilà posés sur notre barque, avec de la peau de poulet comme appât (ça change des verres degueus que Tonton nous filait en Corse) et on attend le moindre signe de "ça mort!"... Mais ça sera plus compliqué que prévu, parce que notre cher guide Wilson (oui je sais c'est cocasse de partir au fin fond de l'Amazonie avec un mec qui porte le nom du ballon de volley, seul compagnon de Tom Hanks dans le film Seul au monde :) fait genre il connait des bons spots de pêche, mais il faudra attendre le 4ème ou 5ème avant d'en sortir un. On finira donc par en avoir 4 pour le dîner, suffisant quoi. Au moment de repartir en direction de notre campement, on entend un canoë à moteur qui s'approche, et Wilson nous fait nous cacher dans les branches. Et quand on lui demande pourquoi, ben on comprend pas trop la réponse (aucun rapport avec notre niveau d'espagnol). On a le droit de pêcher mais on a pas le droit, on a le droit de camper mais on a pas le droit, enfin bref on en sait rien quoi... Mais on se cache, puis finalement on sort de notre cachète, on croise le bateau à moteur qui nous salue, et on rentre. Bizarre mais c'est l'Équateur nous on est habitués :)

    On mangera nos bons petits poissons carnivores et nous voilà parti pour une marche nocturne. Mais qu'a fait notre guide avant de nous emmener nous balader dans les bois? Il nous a raconté des histoires qui font peur... Et du coup quand tu marche de nuit près de la frontière colombienne (oui celle qu'on a pas eu le courage de traverser en bus) avec un mec que tu connais pas vraiment et qui se balade avec une machette, ben t'as des scénarios un peu noirs qui te traverse l'esprit. Surtout que la marche ressemblait étrangement à notre balade du concerto des grenouilles avec Marion et Lolo, tu marches sous la pluie pour ne voir que deux maudites araignées et lézard. Super! Mais bon finalement il ne nous sera rien arrivés sauf qu'au moment d'aller faire dodo ben Caro est pas super tranquille non plus. La nuit fut donc compliqué... Premièrement on avait pas de matelas, donc c'est dur de dormir profondément, et puis y'a un de ces boucans dehors! Alors c'est pas des voitures ou de la musique, mais c'est pas vraiment rassurant, disons qu'on est plus habitués aux bruits d'origine humaine :) Et puis ça monte crescendo, au début c'est les criquets, puis les grenouilles puis vers 5h du mat tu te réveilles en sursaut au son d'un rugissement énorme. Et là tu te demandes si tu t'es téléporté dans la savane africaine. Et en fait presque, puisqu'au PDJ on apprendra que c'était un jaguar situé à 200m de notre campement selon les estimations du guide qu'on avait entendu... Excellent!

    Au réveil on partira se faire une marche matinale sur nos traces de la veille. Et là c'est de suite plus intéressant quand tu vois quelque chose et qu'on t'explique à quoi sert telle ou telle plante etc. Je me serai même prêté à l'exercice de goûter des fourmis qui ont le goût de citron (c'est vrai) et à mastiquer une racine aux effets anesthésiants (moins vrai, je sens encore ma langue mais le guide qui en a lui bouffé un arbre entier a un peu plus de mal à articuler, comme si on le comprenait déjà trop bien quand il parle). On retourne au camp, on plie bagages et on rentre déjeuner au lodge avant de repartir l'après-midi pour dormir au sein d'une communauté indigène.

    On fera la moitié du trajet en canoë à moteur parce que la communauté vit vraiment loin au fond de la jungle. On a été assez surpris de la communauté. On s'attendait à un truc un peu typique, et on est arrivé dans une mini ville, avec l'électricité, des lampadaires et où on peut pas vraiment dire qu'on a été accueilli. On a planté notre tente dans une case destinée à accueillir des touristes la journée pour des démonstrations de fabrication de pain ou de je ne sais quoi. En fait la communauté est visité par des dizaines de touristes chaque jour, et du coup deux de plus ou deux de moins ils s'en foutent. Du coup on ne rencontrera personne, à part la femme du chaman qui a revêtu une robe un peu ridicule pour nous faire un pain à base de yuca (manioc loal, cool pour Caro) et le chaman (ou le "faux" chaman comme Caro l'appelle) qui lui aussi arborera un accoutrement ridicule pour nous parler de leur drogue locale qui leur sert à méditer. Bref on se croirait au grand cabaret de Patrick Sébastien plus que dans une communauté indigène d'Amazonie. Du coup pas grand chose d'autre à vous raconter sur la communauté, on retournera au lodge pour notre dernière nuit, sans vraiment avoir pu partager quelque chose avec les indigènes.

    Le programme de notre dernière journée est parfait. On part à la chasse aux anacondas l'après midi, à la tombée de la nuit, chasse aux caïmans et ensuite après dîner une petite séance de sport local avec pêche à la machette :) On rentrera bredouille de notre chasse aux anacondas, à croire qu'on nous a menti, à croire qu'il n'y en a pas ici. La chasse au caïman elle sera fructueuse, on en verra un "petit" de 2m50 à peu près, oui ici pour les guides moins de 5m c'est "petit". On retourne au lodge pour dîner, prendre des forces pour notre partie de pêche à la machette. Seul petit hic, depuis le début de l'après midi, je sens comme une révolution dans mon estomac, probablement initié par une mayonnaise douteuse plus tôt dans la journée. Et ça n'a pas manqué. Je n'aurai même pas la force de descendre pour le dîner, je resterai cloué au lit toute la nuit, annulant complètement donc notre activité du soir, puisque Caro ne se sentait pas d'y aller toute seule avec le guide (encore quelques petites histoires glauques de la soirée camping en tête). Turista 1 - Tom 0. Nuit horrible donc, je vous passe les détails et je ne pourrai même pas me lever le matin pour une dernière observation d'oiseaux au lever du soleil. Celle ci Caro y sera allé, moi j'ai regardé les photos quand elle est rentrée :). Turista 2 - Tom 0.

    Le retour se passera pas trop mal, on s'est prévu un petit bus de nuit ce soir jusqu'à Guayaquil (ville de départ pour les Galápagos). Je me sens mieux, ça devrait passer, et ça passera sans trop d'encombres. On verra même finalement un anaconda :) youpi on les aura tous vu! Turista 2 - Tom 1. Score final. Je jouait pas non plus à domicile :)

    La soirée à Guayaquil fut plus agitée que prévu. On quitte notre auberge direction le marché artisanal pour se trouver des chapeaux stylés pour notre séjour sur les îles et on passe tellement de temps dans la boutique à négocier, qu'on ressort avec deux chapeaux à moitié prix (36$ pour 70$ annoncés au départ) mais également sous un déluge. Je pense que j'avais jamais vu ça de ma vie... En 15min, l'eau a envahi la ville, inondé les routes et les immeubles. On avait tellement bien négocié qu'on avait plus 1$ en poche pour prendre un taxi, alors on a couru, s'abritant là où on pouvait mais en vain. Quand on traverse les routes avec de l'eau jusqu'au genou (véridique) on peut difficilement s'attendre à rentrer sec après 20min de marche :) Mais la tempête aura quand même fait 4 morts, alors on se dit que rentrer mouillés c'est finalement pas si grave :)

    Plus qu'une petite nuit dans cette super auberge dégotée sur le net, et demain, à nous les tortues géantes :)

    Tom, pour los Gringos

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  • Depuis donc une petite semaine cette ascension nous trottait dans la tête.. Allons nous être assez acclimatés? Allons nous être capable d'aller jusqu'au bout? On rencontrait de nombreux voyageurs qui nous racontaient tous tour à tour leurs expériences, plus ou moins enviables, et nous étions assez impatients à l'idée de vivre la notre...

    Dimanche: JOUR J.
    Le rdv avec Rodrigo (oui nous avions réussi à négocier l'ascension avec notre adorable Rodrigo - guide du Chimborazo pour ceux qui n'auraient pas suivi) était fixé à midi devant la gare. Notre hostel étant à 5min en taxi du lieu de rdv, nous nous sommes laissés le petit luxe d'une matinée sans réveil, à la limite de la mini grass mat´ (oui dans un dortoir de 7, c'est pas forcément évident). Petit dej complet (c'est à dire un plateau composé de deux petites viennoiseries, beurre, confiture, 1 banane et un verre de jus, sans les deux petites viennoiseries, le beurre et la confiture donc pour ma part), bonne douche et préparation des sacs. Comment remplit-on un sac pour partir faire un glacier? Et ben pour ma part, j'ai du vider mon sac à linge sale puisque je n'avais clairement pas eu le temps d'organiser ma lessive avant l'expédition. Donc chaussettes chaudes mais sales, tee shirt sale, pantalon technique plein de boue de la rando sous la pluie d'il y a 2 jours, polaire qui pue (seul pull de ma garde robe ici). Bref, on remplit notre sac de nos affaires les plus chaudes, qu'importe le reste!

    11h45, après avoir cherché un taxi pendant plus de 15min dans la petite ville endimanchée de Latacunga (tout était mort, clairement), nous prenons enfin place à bord d'une petite voiture jaune (les taxis d'ici) direction la gare, et Rodrigo!
    Quel plaisir de le retrouver derrière la vitre d'une boulangerie :) À peine arrivés, il fait goûter à Tom un petit pain, spécialité de la région. Ah qu'est ce qu'on est content de partir avec lui! Sa gentillesse extrême n'a pas disparue en tout cas. Il nous présente à Fabian, guide accrédité pour le parc national du Cotopaxi, qui nous accompagnera donc le lendemain (ou cette nuit même en fait, mais je reviendrai plus tard sur le programme!), et nous attendons là le dernier du groupe, Patrick, un belge atypique avec qui nous passerons d'excellents moments :)
    Une fois le groupe au complet, nous partons donc en direction du parc. Le 4x4 de Delphin, l'employé de Rodrigo, nous déposera à 4000m, au refuge privé du côté Sud du volcan. Refuge de montagne comme on les aime tant, tout en bois, typique, géré par un couple de proprios très charmant. De là, préparation du chargement pour les mules et habillage haute montagne. Oui donc le programme, je vous sens déjà tout perdu d'entendre parler de mules...
    Une petite ballade de santé pour nous mettre en jambes, 5kms de 4000 à 4800m, nous attendait dimanche, pour monter au campement (2 tentes très précaires servant de cuisine et dortoir). Arrivée prévue vers 17-18h pour dîner rapidement avant de rejoindre un bon lit douillet composé de mini matelas ayant sûrement servis à 8 générations d'Equatoriens avant d'avoir été donnés au refuge du coin. Après donc une très courte pause sommeil (surtout pour Tom qui ne réussira pas à se réchauffer les pieds et ne fermera pas l'œil de "la nuit"...) nous sommes réveillés par Fabian à 23h: l'heure de s'habiller, se préparer, petit déjeuner et partir. Arrivés sous la pluie et sous une brume tenace nous cachant la vue du volcan hier en fin d'aprem, c'est avec une très agréable surprise que nous admirons les lumières de la ville de Latacunga à quelques kms de là, en contrebas, sous une nuit étoilée à couper le souffle!

    Du campement situé à 4800m, nous grimpons 1 bonne heure dans un chemin sinueux et caillouteux, avec nos chaussures rigides adaptées aux crampons, pas franchement le fun quoi! Mais ce qui est cool c'est qu'avec nos mini frontales et la nuit noire, on ne se rend pas vraiment compte de la réalité des choses!
    Partis à 00h17 du campement, nous atteignons le début du glacier vers 1h30. Le temps d'installer les crampons et de faire quelques pas afin de comprendre un peu la technique, nous voilà repartis, encordés cette fois-ci, à l'assaut du Cotopaxi. La nuit est noire, nos petits pas s'enchaînent lentement. Un peu mal depuis le réveil, c'est avec soulagement que je lâcherai (presque en marchant) une petite galette au bout d'une demi heure sur le glacier. Revigorée de ce poids en moins, me voilà repartie de plus belle. Une seule idée en tête: le SOMMET!
    3h30, nous grimpons depuis 3h déjà. Il fait toujours aussi noir. Nous avançons d'un bon pas selon les guides. Tom commence à sentir la lourdeur de ses jambes (j'apprendrai ça dans la redescente bien évidemment - à quoi ça sert d'en parler!).
    5h30, le jour commence à se lever, découvrant un ciel orangé magnifique narguant le sommet. Nous avons bien avancés et commençons à en voir le bout. Toujours surprise de ne ressentir ni fatigue, ni mal de l'altitude, je continue sereine mon ascension.

    Le dernier mur de glace sera plus difficile à passer. Une pause tous les 50 pas, puis tous les 20 pas, nous suivons les ordres de Rodrigo à la lettre. Tandis que le "pausa" nous réjouit, nous redoutons le "vamos chicos" indiquant la reprise après chaque mini pause! Mais c'est apparemment le dernier avant le sommet. Alors on se motive et même si le temps semble s'écouler 10 fois plus lentement qu'à la normal, nous réussissons courageusement à passer l'obstacle. Et là, effectivement, nous nous apercevons que c'était bien le dernier mur de glace. Mais c'est une moraine (pour les novices de la montagne Mr les Bonetto, je vous laisse le plaisir de faire une petite recherche Google ;) qui nous attendait. Et là, après 6h de montée encordée, à plus de 5700m, on peut dire que c'est autre chose... On en arrivera même à regretter le précédent mur de glace. Un pas nous fait redescendre de 3, dans ce couloir de cailloux qui s'enfoncent sous chacun de nos pas. Je regrette tout de suite la pensée "on est presque arrivé, je m'attendais franchement à pire. Je vais bien, c'est méga génial, je suis trop heureuse, on va y arriver" qui m'avait traversé l'esprit il y a quelques minutes de ça. On n'en voit plus le bout. Je commence à avoir les jambes lourdes et chaque pas avec crampons dans cet éboulis, demande encore plus de concentration. Tom finira la tête dans les mains, immobile, à quelques mètres seulement de l'arrivée. Les derniers mètres seront douloureux pour tous, mais quelle merveille de beauté de découvrir enfin le cratère, sous un ciel bleu arrogant, après tous ces efforts.
    Arrivés?! Haha même pas vrai! Nous étions arrivés au cratère mais pas au sommet. 50m plus tard (qui parurent une éternité), nous nous délectons de cette vue imprenable sur tous les volcans du pays. La visibilité est fantastique. Encore une fois le cosmos à Gillou était avec nous :)
    À bout de force et nauséeux, Tom a du mal à profiter (mais il y sera arrivé, et ça c'est beau, lui qui n'avait encore jamais fait de rando il y a deux mois de ça!). Nous nous régalons tout de même à prendre quelques clichés de cette beauté, mais je dois avouer que le sentiment ressenti à ce moment précis, n'a pas besoin de cliché pour être gravé à tout jamais dans ma mémoire. Mélange de liberté, bonheur, euphorie, fierté... que je ne suis pas prête d'oublier. On se prend dans les bras, on s'embrasse, on crie... WE DIIIIID IT :)

    Je sors de mon sac un tee shirt acheté 2 jours plus tôt au refuge Tambopaxi, que je m'étais promis de ne porter que SI nous y arrivions au sommet: "Cotopaxi 5897m", je t'ai mérité, je peux maintenant te porter :)
    Après une pause qui nous paraîtra à tous beaucoup trop courte tellement on aurait voulu profiter encore et encore de ce décor majestueux, nous prenons le chemin de la descente. Il est 7h, il ne faut pas trop tarder avant que le glacier ne se réchauffe et que la redescente devienne dangereuse.
    Descente magique, sous les premiers rayons du soleil qui nous dévoilent nos traces de pas sur la neige fraîche. Entre crevasses et inclination de la pente, je ne suis pas sûre que j'aurais été capable de monter tout ça en connaissant ce qui m'attendait! Mais donc descente incroyable dans ce cadre magique, en découvrant au fur et à mesure la portée de notre ascension (genre le saut de crevasse qui à la frontale paraissait tout à fait normal, il l'était tout de suite un peu moins en plein jour, vu la profondeur du monstre en dessous...!).

    La descente sera plus difficile que la montée. Fatigués, nous redoublons de concentration pour ne pas nous prendre le pied droit dans le gauche, ou marcher sur la corde... Nous nous laisserons tenter par une petite descente en glissade, pour économiser les genoux, gérées d'une main de maître par notre guide Fabian (un peu trop même, puisque après avoir pris un peu trop de vitesse il tira nette sur la corde pour nous arrêter. Sachant que le baudrier passe entre nos jambes, vous (les garçons surtout) pouvez imaginer la délicieuse sensation qu'a ressenti Tom de se faire arrêter net par son entre-jambes alors qu'il était à pleine vitesse...oui oui désolé papa maman, vous ne serez peut être jamais grands-parents).
    2h plus tard (oui c'est bien ça, 6h de montée pour 2h de descente), nous atteignons la fin du glacier. Nous déchaussons les crampons et nous nous attaquons à la fameuse partie du début de l'ascension, dans les cailloux. Mes genoux me supplient d'arriver rapidement, tandis que le reste de mon corps, encore sous l'effet WAOuW de cette incroyable aventure, serait prêt à beaucoup pour revivre cette sensation de l'arrivée au sommet...

    9h, nous arrivons fatigués au campement à 4800m, d'où nous repartons vers 10h, direction pour le refuge. 1097m de dénivelé positif et 1897m de dénivelé négatif plus tard, nous atteignons le refuge à 4000m. C'est la fin.
    Un seul regret, ne pas avoir pu profiter pleinement de ce bonheur tous les deux, Tom n'étant pas au top de sa forme pour apprécier l'exploit à sa juste valeur... Mais les regrets sont faits pour être oubliés, et croyez moi j'ai eu la chair de poule en repensant à cette journée lors de l'écriture de cet article. Il n'en restera que des souvenirs mémorables :)

    Retour dans la voiture et vers Latacunga, où nous déjeunerons avec Patrick (le belge sympathique) avant son retour vers Quito. Nous nous efforcerons de ne pas faire de sieste, et rejoindrons notre lit vers 19h. Bonne nuit!

    Caro pour los Gringos

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  • Après donc le départ de nos québécois préférés, notre objectif était de faire l'ascension du Cotopaxi, un volcan situé au centre de l'Équateur, dans un parc national. Bien tristes de ne pas avoir pu tenter une telle expérience avec nos hôtes du grand nord, qui n'auraient pas eu le temps de s'acclimater, nous prenons quelques jours pour nous préparer à cette ascension... Une ascension de volcan, comment dire, c'est pas franchement comme une promenade de santé. Faut être acclimaté parce qu'en altitude on manque d'oxygène, et puis surtout c'est pas donné pour notre petit budget, alors autant mettre toutes les chances de notre côté :) Voilà donc le thème de la petite semaine qu'on va vous décrire ici, L'ACCLIMATATION !!!

    Quitte à marcher et à se taper de la rando, autant que ce soit dans des endroits beaux et agréables... Du coup premier check point, la ville de Latagunga, à quelques kms de laquelle se trouve la Laguna Quilotoa, volcan haut de 3800m aujourd'hui inactif, dont le cratère a été inondé d'une incroyable eau turquoise. Paysage magnifique, attendez un peu de voir les photos :) donc départ de Latacunga tôt le matin, très tôt, pour prendre le bus de 6h du mat. Seulement 2h30 de trajet, vous vous dites : facile ! Ben non les bus ici c'est JAMAIS facile ! On pensait que vous l'auriez compris depuis le temps. Je vous explique, le bus de 6h du mat permet d'éviter les touristes, mais pas les locaux qui partent travailler ou qui vont à l'école pour les plus jeunes. Et le problème avec les locaux, c'est qu'ils ont pas les mêmes standards de confort que nous. Du coup, quand y'a plus de places assises dans le bus, il en rentre encore une vingtaine, qui s'assoient sur vos accoudoirs, qui mettent leurs affaires entre vos jambes et qui vous montent dessus quand il faut laisser passer quelqu'un dans l'allée. Bref le bordel quoi... Une chaleur, une humidité (transpiration), et une odeur qui feront même vomir un enfant presque sur les pompes de Tom... Il a eu chaud :)

    Mais c'est pas grave, on est venu chercher un peu d'authenticité alors on va surtout pas se plaindre! 2h30 plus tard, après le bus et un ptit trajet en camioneta, on arrive enfin à la Laguna et c'est tellement beau que le pauvre gamin aurait pu se vider sur nos godasses, on aurait oublié ça en une demi seconde. On marchera 5 heures en longeant les crêtes pour faire le tour de cette merveille, avec des paysages aussi fous du côté du cratère que de l'autre. Des montagnes et des plaines à perte de vue, bref que du bonheur que l'on partagera avec une autrichienne et une allemande, Maria et Connie - adorables. On aura même réussi à amener un pique-nique digne de ce nom avec salade de riz maison et ananas en dessert... Le luxe quoi :) (et teeeeeellement apprécié par Caro).

    Le problème qu'on a c'est que 3800m c'est pas assez haut... Y'a encore trop d'oxygène à cette attitude et Tom peut continuer à fumer ses clopes tranquille... Donc faut trouver autre chose, et aller plus haut... (Aller plus haut! cf Tina Arena). Nous nous dirigeons alors vers le parc national Cotopaxi dans lequel nous posons nos sacs dans un refuge de montagne, le Tambopaxi... Et là c'est le paradis, on est au pied du volcan, au bout du monde dans un refuge de luxe (wifi... Le wifi quoi ! Ici ! Bref...). Mais vraiment de luxe, c'est vraiment cher :) (enfin parenthèse Caro: le luxe du dortoir et de la salle de bain partagé.. On a connu mieux en terme de luxe haha). En gros, on a été obligé de faire des courses avant, pour ne pas avoir à payer le PDJ et le déjeuner sur place. Et c'est vraiment dommage parce que la bouffe le soir était vraiment bonne, le bœuf arrivait largement au niveau de l'argentin de Baños pour nos deux Gringos qui la connaisse. Enfin bref le premier jour se résumera à une rando de deux heures et demi sous la pluie... Et ouais pas le choix, si dimanche pour l'ascension il pleut, on pourra pas remettre ça alors on fait pas nos tapettes et on y va quand même. Et puis surtout faut s'acclimater, à tout prix :) bon j'avoue que moi (Tom) c'est pas ce qui me botte le plus surtout qu'on a cherché un truc qu'on a jamais trouvé quoi! Anyway... On dinera avec deux québécois très sympas, qui nous amèneront un peu de nostalgie grâce à leur accent, et un autrichien, Pete qui traverse l'Amérique Latine au volant de sa 4L achetée en Colombie, après 6 ans de vadrouille autour du monde (oui c'est pas des mois c'est bien des années dont on parle là)... Putin la classe elle est vraiment cool sa caisse :)

    Bon le lendemain on attaque un peu les choses sérieuses (et non elles n'avaient pas encore commencées). Il fait un temps magnifique, on prend le PDJ dehors face au volcan, et on prie en silence pour avoir la même météo le jour de notre montée tout là-haut là-haut... On part de notre auberge, 14km de marche et 1100m de dénivelés pour atteindre le refuge du volcan. Ah enfin ça monte un peu on commençait à s'ennuyer :) Mais comme on reste des sudistes, et qu'il y a des aspects de notre culture qu'on ne peut renier ou bafouer, et bien nous nous poserons innocemment lors de la montée, dans l'herbe, avec le soleil qui nous chauffe le visage, et on s'endormira comme deux petits enfants, pour une petite sieste d'une heure. Impossible à ce moment-là pour Tom de ne pas penser à sa Zouzou, à son Papi Lulu et à son Tonton... (Oh mais y'a que des dormeurs dans la famille Barrachina ! ^^) On finira la montée tranquille, pour vivre une expérience terrible... Oui le refuge est accessible en voiture, du coup t'arrive en haut après 4h30 de marche (dont 1h de sieste héhé) à côté de bus rempli de touristes... Et t'a l'impression d'être à Marineland un dimanche du mois d'août :)

    Mais c'est pas grave le but c'est de s'acclimater, diminuer "notre" consommation de cigarette (hum hum) et de se reposer... Et on y sera bien arrivé tellement cet endroit est calme, et ça fait du bien...

    Pour le retour vers la civilisation, on aura eu le choix. Camionnetta privée qui coûte 30$ + bus pendant une heure après, ou se faire déposer à notre hôtel par notre pote Pete et sa 4L magique... Ouais ben vous vous doutez bien du choix qu'on a fait :) Et en plus, histoire d'être encore plus dans le cliché, Pete est fan de blues, et on aura passé le trajet dans sa voiture de collection à écouter du vieux blues de la Nouvelle Orléans... Un petit voyage dans le voyage quoi...

    L'entraînement est terminé, il nous faut nous trouver des bottes d'alpinisme à louer pour demain... Demain c'est le grand jour... La pression monte :)

    Tom & Caro pour los Gringos

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