• Contre toutes attentes, nous descendons d’un bus dont personne ne semble connaître l’itinéraire… sauf le « official » (genre de gestionnaire du bus avant et pendant le trajet) qui nous a affirmé à plusieurs reprises que « ça devrait être bon », avec une assurance douteuse. Parfait! Nous voilà « rendus » à Mindo! Il commence à pleuvoir. On se réfugie sous un abris-bus, en disant non au conducteur d’un pick-up (camionnette, référence : Ford F-150) qui nous demande de façon un peu douteuse si on a besoin d’un lift vers Mindo. On apprendra plus tard que c’était bel et bien une « cammionetta », qui fait l’aller-retour entre la route et le village à toutes les heures, alors que nous l’avions prise pour un faux taxi… Il pleut à siots, il commence à faire un peu frette, et on a un bon 6 à 8 km de marche dans la Rainforest pour se rendre à Mindo (donc une tonne de moustiques et autres bêtes appréciant l’humidité). Tom téléphone à Mauricio (avec qui on a eu plusieurs communications chaotiques), le charmant gestionnaire de l’hôtel où nous nous dirigeons pour souligner l’anniversaire (en retard) de Caro dans un écolodge « de luxe ». Mauricio nous « envoie » un taxi, qui devait arriver dans 5-10 minutes. 20 minutes plus tard et sans taxi de Mauricio, on embarque dans une grosse camionnette (père de famille et son fils de 10 ans) qui veut bien nous emmener au village (moyennant compensation, bien sûr). Rendus sur place, il nous cherche une camionnetta qui pourra nous emmener vers notre hôtel, qui est à un autre 15 minutes de Mindo, direction centre-du-trouduc-du-monde. Impossible d’en trouver une disponible, il nous emmène donc à contre cœur vers notre hôtel, en passant par un chemin rempli de torrents (rivières) et de roches, trous, arbres… bref, tout pour abîmer sa camionnette (qui n’est pas un pick-up). Merci Mauricio (prise 1) pour ce taxi gentiment envoyé (not).

    Nous devions arriver à 20h (en comptant ~1h de marge), il est 22h30 et on arrive. Un homme nous attend à l’hôtel, qui nous propose de nous faire à manger. Mais avant il nous montre les chambres… la première est parfaite, un lit double avec une moustiquaire intégrale (!). La deuxième l’est moins, avec 2 lits simples (et deux moustiquaires intégrales!). Bon. Merci Mauricio (prise 2). Repas vraiment génial, impressionnant même. Surtout à cette heure, concocté par cet homme seul, prénommé Lenin (oui oui), en moins de 20 minutes, et en respectant toutes les Caro-Contraintes. Aussi, on apprendra plus tard que Mauricio ne l’avait même pas averti qu’on arriverait tard (i.e. 20h). Merci Mauricio (prise 3).

    On se couchera tôt puisque malgré la journée de transport, beaucoup d’émotion et d’efforts… et on veut se lever très tôt (6h) pour observer/entendre les oiseaux. Lever un peu plus tard que prévu (mais pas trop). On fait le tour du site de l’hôtel, qui est pas mal époustouflant. On est au pied d’une falaise verte, sur (ou dans?) laquelle coulent de nombreuses chutes d’eau. La végétation est hyper dense et surtout variée, et plusieurs colibris viennent déjà aux mangeoires de l’hôtel! Il a plu toute la nuit mais puisque le soleil sort, on peut relaxer un peu en se disant que dès que ce sera sec, on ira se promener. Après le petit dej, Marion tente la piscine, qui est remplie avec l’eau des chutes, sans chlore/sel, pendant que Caro fait la sieste, que Tom écrit son journal et que moi… je regarde Marion tenter la piscine, en me grattant (j’ai compté 16 piqures de moustiques sur mes deux pieds seulement, qui sont apparues en moins de 5 minutes)! On se prépare et se dirige vers une petite cascade, où on apercevra plusieurs aigles et finira par prendre un petit apéro (qui pour les filles, finira dans la cascade, faute de vin non-tourné). Direction l’hôtel, on finira par attendre notre réservation 1h… heureusement que Tom nous (ré)apprend à jouer au « pouilleux » (jeu de cartes). Bière pour les gars, jus de fruit (bleh) pour les filles. On mange, finalement… Direction le village, notre camionneta nous attend! Après la traversée de plusieurs torrents (bis), visite d’une chocolaterie artisanale avec dégustations (clin d’œil Flo), notamment d’un « brounie » (brownies)! On a la chance de partager notre tour guidé avec un indien étonnamment inculte mais surtout particulièrement lourd. Visite terminée, on enchaîne avec (tenez-vous bien) : le concert des – grenouilles – . Oui oui, le « concert ».

    Comme bons touristes, on a mordu. On se dirige à la pluie à l’endroit où le « concert » doit avoir lieu. On y arrive trempés, malgré nos Gore-Tex (argh!). On s’asseoit dans un genre d’auditorium-chaises-de-terrasse-en-plastique, où le guru nous fait une présentation-traduction-instantanée sur les grenouilles à Mindo. Fabuleux. On nous sert un verre de vin (devrais-je dire un shooter de vin), ce qu’on trouve tous vraiment louche (on comprendra plus tard qu’ils essaient de nous amadouer). Mais ce n’est que le début. On nous apprend que le concert se fait… à pied. Et, rappelons-nous, il pleut. IL PLEUT À SIOTS (i.e. en tabarnak), et il fait NOIR. Direction : la forêt. On assiste à en fait, rien du tout. On suit des guides à lampes de poches qui nous montrent des micro-grenouilles dans le milieu d’étangs remplis de nénuphars. GREAT! On traverse des ruisseaux, des marres de boue, dans le noir. On s’arrête tout à coup et toutes les lampes de poche s’éteignent, pourquoi? Oui oui, pourqu’on observe (pendant 10 minutes) un bout de bois qui s’illumine à cause des microorganismes producteurs de photons. G-R-E-A-T! IL PLEUT! IL FAIT FRETTE! Même le guide se rend compte que c’est ridicule et rit des conneries que je ne peux m’empêcher de faire (lui piquer le bâton, baragouiner en espagnol, etc). On se dépêche de dépasser le groupe et on quitte l’activité qui aura duré rien de moins qu’une bonne heure et demi, en courant presque.

    On termine la soirée à Mindo dans un bar (le seul avec un peu de vie) tenu par un allemand mesurant 7’… impressionnant. On reprend une camionneta et retourne à l’hôtel, où Lenin nous attendait pour nous préparer à manger. On lui rappelle les Caro-Contraintes. Tout va bien. Le premier plat arrive, celui de Caro, suivi des autres (avec 5 minutes d’intervalle). Elle y trouve un insecte carapacé (et frit). Les ampoules meurent une à une. Il fait noir… on a peur de ce qu’on trouvera dans nos assiettes… Tom prend son verre et une paire d’ailes reste collé entre ses doigts… stress. En prenant une gorgée de vin, Tom trouve… un insecte carapacé, dans son vin. Tout est normal (?!). Stress, stress. Un petit moment passe, et on pense bien que c’est la fin des insectes. Lenin réussit à changer les ampoules et à nous ramener la lumière. On revoit, yé! Par contre, ce n’était pas la fin des insectes… Caro surprend un autre carapacé qui court allègrement dans ses légumes! Ce sera la fin du repas… Wow. Je n’aurai pas raconté que dans tout ça, on a eu une belle complication de logistique de chambres (merci qui? Merci Mauricio!). Caro et Tom finissent par changer de chambres, alors que nous on ne change pas seulement de chambre, mais d’édifice! On dormira dans une cabana, où nous attendait gentiment à la porte ce que Lenin a spontanément appelé une tarentula. GREAT. Donc, on quitte vers nos nouveaux quartiers. Particulièrement charmant, malgré tout. On prendra nos douches à l’extérieur (avec de l’eau chaude!), et on dormira pas mal bien, sans filets/moustiquaires, en entendant les insectes frapper les fenêtres. Réveil première heure, on se dépêche de déjeuner pour aller voir la rivière, avec quoi : DES BOTTES D’EAU! Plus aucun souci de me mouiller les pieds, dans mes chaussures qui ne sont malheureusement pas étanches! Ni aucun souci de salir les chaussures Nike de Caro ou les Vans de ville de Tom! En poussant un peu trop, je m’aventure dans les rapides, une vague passe par-dessus mon genou et… l’eau me remplit la botte. Tom et moi testons le mythe de Tarzan. Faux mythe, la liane cède. Plouf, prise deux. On rentre et moment de confrontation au téléphone pour régler la facture : Mauricio vs. Lolo, round 1. Je crois que je gagne le Round 1. Round 2! Je crois avoir aussi gagné la round 2. Il n’y aura pas de Round 3 puisque je lui ai bien fermé le bec au Mauricio… mais avant de partir, on voit Mauricio qui se pointe. On plie bagage et finalement, on ne le croisera pas. Direction Mindo, dernier stop à la chocolaterie artisanale pour y manger avant de partir. Repas pas pire pantoute, on finit par un brounie Tom et moi, au grand dam des filles (gna!).

    On a réussi à se trouver un lift pour retourner à Quito (oui, on part vers… Montréal!), puisque tous les bus étaient pleins (Gillou, le cosmos, on avait dit…). Mais bon, cosmos oblige, un couple (louche) qui était à l’hôtel part en taxi au même moment où on devait partir, et on part donc tous ensembles. Le Vilain et sa ‘femme’ nous tiendront une agréable compagnie pendant les 2h30-3h de route. Les choix musicaux de sa ‘femme’ laissant à désirer (remix de chansons dance déjà douteuses, avant le remix), on n’aura d’autre choix que de bloquer les haut-parleurs avec nos sacs. Ça fonctionne assez bien… on s’endort. Arrivée à Quito… dernières heures pour nous en Équateur!

    Lolo, pour los Gringos

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  • Arrivés donc à Baños grâce à notre généreux Rodrigo, nos prenons possession de nos chambres et nous partons déjeuner dans un resto du coin. Que c'est bon de pouvoir se balader en short, tongues (ou gougounes pour les québécois) et t-shirt :) on flâne dans les rues de cette petite ville réputée pour ses bains d'eau chaude naturelle (d'où Baños pour les incultes en espagnol) et on aperçoit au loin un indien en short qui saute d'un pont attaché avec une corde. Et là on se dit mais quel malade! Alors on va le voir quand il remonte sur le pont et on rencontre son pote français Lionel. Lionel est très compliqué à décrire, il parle lentement, avec un fort accent du sud ouest, et on a l'impression qu'il faut pas le brusquer. Il est très ouvert sur tout ce qui est médecine parallèle, méditation, communication avec la nature etc Mais il est tellement ouvert, tellement heureux et tellement souriant qu'un bon feeling passe assez vite. Ça contraste pas mal avec son pote indien, sympa mais un peu moins friendly et qui semble apprécier la fameuse poudre blanche, spécialité de Colombie :) Ils sont là tous les deux à se marrer à se prendre pour des marsupilamis quand soudain le volcan Tungurahua qui domine la ville et qui est actif depuis qq mois maintenant se met, doucement, à se réveiller.

    "On est vraiment entrain de parler d'un volcan en éruption juste au dessus de nos têtes ?" C'est la question que nous nous sommes posée sur le pont et que vous êtes entrain de vous posez chez vous... Et la réponse n'est autre que "oui oui, on est au pied d'un volcan en éruption".

    On met je pense quelques minutes à réaliser, puis un autre français nous aborde, il s'appelle Sébastien. Sébastien est le genre de mec qui n'a jamais de chance, et qui est blasé par tout... L'opposé parfait de Lionel, mais alors parfait ^^ Sébastien quand il monte le mont Fuji au Japon pour voir le lever du soleil, y'a de la brume et il voit rien, Sébastien quand veut faire du couch surfing, il s'y prend deux semaines à l'avance et il a aucune réponse, même négative, et puis Sébastien quand il va en Colombie, il lui arrive tellement de merde qu'on ne peut toutes les écrire. Mais Sébastien est vaillant et il continue d'essayer :) et il nous dit qu'il faut monter sur la montagne en face du volcan pour espérer voir une éruption de lave... Et nous on connaît pas encore Sébastien, alors on se dit qu'il faut le suivre pour que si jamais on a la chance d'assister à une belle éruption de lave, qu'on soit au meilleur endroit possible pour l'observer...

    Alors on file se changer à l'hôtel, mettre des vêtements chauds parce que ce soir ça va être soirée observation, sur le sommet d'une montagne où on espère qu'il y aura du vent pour ne pas avoir de nuages. Les 3 nuits précédentes le volcan était invisible car il pleuvait et ce soir ça s'annonce pas trop mal :) youpi !
    Vêtements chauds : check
    Appareil photo : check
    Couverture de survie pour s'assoir dans l'herbe quand il fait froid sans pour autant se geler le popotin : check
    De quoi prendre l'apéro : pas encore check mais vous vous doutez bien que c'est pas ça qu'on aurait oublié :)
    Après donc notre détour rapide au supermarché pour s'approvisionner de nourriture bio, saine et sans féculents et de breuvage énergétiques, sans sucre et qui n'ont aucun effet secondaire (ouf c'est long de raconter des conneries haha) on monte dans une jeep avec Seb et on grimpe en haut de la montagne. Arrivés en haut on aperçoit... RIEN ! Et ouais Mister Guigne de La Poisse de ChatNoir était avec nous alors vous vous attendiez à quoi? Un feu d'artifice? Ahahahahah

    Bon ben on boit un coup et on discute avec Lionel et Seb et c'est à ce moment là qu'on écoute l'histoire de Seb, et qu'on comprend d'où vient la brume du soir... Quelques fous rires plus tard, le ciel se dégage et on aperçoit un peu le haut du volcan, qui continue à cracher une fumée dense, comme une gigantesque cheminée. Et là c'est parti, on passe en revue tous les modes possibles de l'appareil photo à Flo & Gillou pour essayer d'avoir une image correcte. On arrivera finalement à faire les photos que vous observerez plus bas, qui sont quand même un peu "rouge" par rapport à la réalité des couleurs. Seb réussira à prendre de vrais belles photos avec son appareil, mais j'attends encore son mail avec les photos. Le connaissant il doit être coincé dans une cave à l'heure qu'il est, rien d'inquiétant pour lui quoi :)


    Le lendemain, levée matinale, très matinale, très très matinale... 4h30 quoi. "Mais pourquoi?" Question que j'ai posé la larme à l'œil ce matin là... Ben parce qu'on veut profiter des bains chauds, et que c'est conseillé d'y aller à l'ouverture à 5h pour éviter la surpopulation, profiter du lever de soleil, et surtout parce qu'à 10h du mat l'eau est aussi propre que celle de Lac de Saint Cassien pour les azuréens ou de celle de la Seine pour ceux qui n'ont pas compris la première vanne. Imaginez une centaine d'équatoriens qui barbotent en même temps dans une piscine pas plus grande que la votre (pour ceux qui en ont une bien sur!) dans une eau à 45 degrés avec des enfants qui font pipi dedans... Bref, retour à 4h30 du matin, tout le monde s'habille en tenue de piscine donc, moi j'ai une deuxième larme à l'œil et on part dans la nuit direction les bains... Et quand on y arrive, c'est en fait plus une piscine municipale à ciel ouvert que des bains d'eau chaude relaxants... Déjà comme c'est férié la piscine est pleine à 5h04 du matin, et les gens font de l'aquagym, des longueurs et éclaboussent tout le monde... Même quand on se réfugie dans le coin de la piscine, un papi vient se coller à nous pour faire de l'exercice et nous régaler du bruit de sa forte, très forte respiration :) Ambiance locale quoi...

    Oui petite parenthèse, nous sommes donc dans la semaine de Pâques, dans un pays assez religieux, mais surtout à Baños qui est la ville du pèlerinage en Equateur... C'est la où la Vierge est venue se baigner, ce qui a rendu l'eau chaude... Donc on est au pire endroit possible au moment donné. En fait dans la nuit, une procession de milliers d'équatoriens va débarquer dans la ville, bloquant toutes les routes, remplissant le moindre hôtel, auberge... Bref ça sera pas simple pour nous et pour nos hôtes québécois de quitter la ville, mais vous verrez, on s'en est encore une fois bien sorti :)

    Retour à Banos pour le lever du soleil qui sera cool avec vu sur toute la vallée, mais on a pas non plus l'intention d'y passer la journée donc on file direction douche - PDJ- rando conseillée par notre guide Rodrigo: "la caminata de las contrabandidas"... Sympa comme nom !

    Encore une fois, on cherche un chemin que personne ne connait, le "juste à la sortie de la ville" se transformera en 2h de marche le long d'une route très fréquentée sans trottoirs, mais on suit à la lettre les infos de Rodrigo et on finit par tomber sur le début du chemin. Rando incroyable, pleine de rebondissements... On y aura passé 3h (en plus des 2h au bord de Panaméricaine bien sur), dont 2h faciles, mais faciles à suivre le chemin indiqué, puis 1h de galère, à ne plus trouver le chemin et à traverser des pans de boue et de bouses de vaches à perte de vue... Nous on s'était dit petite balade, petites chaussures... Raté ! J'avais de la bouse séchée jusqu'en haut des chevilles ! VERY NICE, MUY RRRICO :)

    Mais bon le paysage était fou, et on finira par manger une bonne truite pêchée nous même dans un étang. La classe, ça nous a rappelé la pêche sous la glace au Canada, enfin sans la glace :)

    Retour en câble car au dessus du fleuve + bus local pour finir, après l'apéro, dans un resto argentin où la viande était divine... Demain on sait qu'on va avoir une journée galère, sortir de Baños en plein week-end de Pâques relève du suicide, mais on est prêt à l'affronter :) Tellement prêt qu'on s'accordera même le droit d'aller boire quelques coups, avant de tomber sur Lionel dans un bar... Oui oui toujours le même :) A croire qu'on est fait pour se voir encore et encore :)

    Le lendemain on prendra le bus vers 14h, le temps pour Lolo et Marion de recroiser Lionel dans la matinée (oui oui, toujours le même ^^) et on arrivera vers 17h30 à Quito. Et c'est là que la galère commence, parce que y'a pas de bus pour Mindo, notre prochaine destination où M&L ont réservé un super hôtel en guise de cadeau d'anniversaire à Caro (moi dans l'histoire j'en profite sans trop faire de bruit ahaha). Chaque guichet a un numéro, allant du 1 au 40 et a chaque guichet, après bien sur les 10min de queue habituelle, on nous envoie à un autre guichet. Méthode équatorienne quoi ;)

    Puis finalement on nous dit oui, on nous dit pas qu'on nous déposera à Mindo mais à l'embranchement de la route de Mindo. Bon ben comme on a pas trouvé mieux depuis 1h ben on tente le coup, sauf que la direction indiquée sur le bus est une ville au sud de Quito, soit à l'opposé de notre destination (nord ouest). Bref s'en suivent 2h de stress parce que le gens dans le bus se foutent de notre gueule quand on leur dit qu'on va à Mindo, et que le chauffeur ne semble pas vouloir nous donner plus de détails que "pasamos par Mindo". Imaginez la tête de nos deux québécois quand les passagers du bus leur rient au nez... Alors Lolo arrête, il en a marre, il quitte son costume de baroudeur en Équateur et reprend sa tenue de québécois high tech civilisé. Il sort l'iPhone et nous suit en temps réel sur le GPS... Et a chaque intersection, on espère que le chauffeur tourne à droite, puis à gauche et il s'exécute à merveille, comme si Lolo jouait à un jeu vidéo de voiture sur le téléphone :)

    Alors on se rassure, on ne comprend pas comment cela est possible, que les seuls idiots qui connaissent réellement le chemin soit les 4 Gringos et non pas les 70 locaux, mais après tout l'important c'est le résultat. Le problème c'est qu'on s'est un peu trop détendu, parce qu'à un moment on entend un homme qui hurle Mindo ! Mindo ! Mindo ! Alors on se fait éjecter du bus avec la délicatesse équatorienne légendaire, et le bus repart, et nous on est là, sur une route au beau milieu de la rain forest, donc également sous la pluie (hihi). Un type louche nous propose de nous prendre en voiture, mais on se sent pas trop. Milieu de la nuit au milieu de nulle part, manque de pot c'était les services publics de camionettas qui circulent entre ce point exacte où nous nous trouvions, et le centre ville de Mindo... Dommage :(

    C'est pas grave on appelle l'hôtel, qui nous donne un numéro de taxi, qui répond pas, puis répond, mais n'a une voiture qui ne peut transporter que 2 personnes (jamais vu de Smart en Amérique du Sud mais Why not?!) donc il peut pas, mais en fait il peut, et il sera la dans 10 min. Ouf !

    Sauf que grâce à ce blog vous commencez aussi à connaître l'Amérique du Sud, et 10min en Équateur, c'est pas pareil que 10min en France... Alors au bout de 20 min à attendre sous l'abri de bus sous une pluie battante, quand un monsieur s'arrête en mini van et nous propose de nous amener, ben impossible de refuser...

    Que l'épisode Mindo commence...

    Tom & Caro (ok surtout Tom), pour los Gringos

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  • Après une nuit un peu trop fraîche (les fenêtres qui ferment étaient en option), on retrouve Joël à 7h30 pétante pour qu'il nous emmène de Riobamba à Urbina et nous évite les galères de bus. À destination, Rodriguo nous attend bel et bien devant sa ptite maison en face de la "gare" du village. Une ptite maison typique, un hamac sur la terrasse, des lamas dans le jardin, vue sur le Chimborazo, un feu de cheminée dans le salon, y'a pas de doute le cosmos est avec nous! Rodrigo nous explique où est-ce qu'il peut nous emmener pour une rando sur deux jours à l’assaut du volcan Chimborazo, une variante du fameux Vicuña Trail que l'on cherche depuis le début. Au lieu de louer une tente pour les Gringos, il nous propose de dormir dans sa cabaña, à 3h de marche d'ici, encore plus près du volcan, au milieu de nulle part. On n’hésite pas trop longtemps! Tom essaye quand même ses talents de négociateur mais Rodrigo n'est pas un local comme les autre, il a passé 10 ans aux States et il ne plie pas très facilement! Pas grave, ça rentre dans le budget, et l'occasion est trop belle pour la refuser.

    On prend le temps de boire un thé au salon et on se programme déjà une nuit dans ce ptit coin de paradis au retour de notre trek le lendemain. Préparation des sacs, remplissage des gourdes, et nous voilà partis! On essaye de voir comment on aurait trouvé notre chemin tous seuls avec les rares infos qu'on avait réussi à trouver sur internet, et on se dit que Rodrigo est bel et bien indispensable! Parce que "marcher vers l'ouest pendant 1,2kms à partir d'un grand pin en face de la gare", ça reste un peu flou pour 4 gringos sans boussole se demandant si le soleil se lève bien à l'Est sous l'équateur...

    Nous tombons sous le charme de notre guide Rodrigo dès le départ. Bel homme barbu de 58 ans, Rodrigo vadrouille à travers les Andes depuis plus de 20 ans et a réponse à chacune de nos questions. L'Inca Trail de l'Équateur, le débat politique concernant l'exploitation pétrolière en Amazonie, les cultures de patates, l'origine des eucalyptus, les discours hebdomadaires du président équatorien, Rodrigo parle et ne semble pas connaître l'essoufflement en marchant à 4000m!

    Les gringos sont plus acclimatés que nous, et Lolo et moi on sent que nos cellules sont à la recherche d'un oxygène qui se fait de plus en plus rare! Pas grave, on est trop heureux d'être là pour s'en préoccuper. On suit notre guide à travers les champs, on ne croise personne à part quelques paysans que Rodrigo salue chaleureusement à chaque fois. Les touristes font la face Nord du volcan pour l'ascension "traditionnelle", ce qui nous laisse la face Sud pour nous tous seuls!

    Le sommet du Chimborazo est dans les nuages mais on espère qu'il se découvrira dans la soirée. Au bout de 3 heures de montée à travers les champs et la pampa, on arrive à la propriété de Rodrigo. Quelques piquets et un peu de barbelé délimitent les 10 hectares qu'il a achetés aux indigènes il y a quelques années pour y construire sa cabaña. Une dernière montée à pic et nous voilà les rois du monde. Plus de poumons, mais les rois du monde à 4200m! Rodrigo nous fait faire le tour de la cabane. Sur deux étages, espace vie au rez-de-chaussée et deux lits à la mezzanine. Disons que si l'idée de prendre une douche nous avait rapidement traversé l'esprit, on comprend vite qu'on s'était trompé de concept! Pour l'eau, pas de problème nous explique Rodrigo, il suffit de redescendre à la rivière en bas de la butte. Pour les toilettes, une pelle et quelques trous dans un genre d'enclos en bois. Pour la lumière, on a 3 bougies et 2 frontales. Pour le chauffage, on a un poêle, du PQ et un peu d'essence pour l'allumage. Pour la cuisine, on a deux casseroles, un réchaud et des couverts. En théorie on devrait passer une soirée de luxe! Disons que quelques détails sont venus pimenter le tout!

    Une fois la visite du propriétaire terminée et les instructions de sécurité données, Rodrigo nous laisse tous les 4 et part accueillir un groupe d'étudiants à la maison de la gare. Pas de problème, il reviendra nous chercher demain matin à 8h pour l'ascension du volcan. Puisqu'on a marché 3h pour arriver à la cabane aujourd'hui, un rapide calcul mental vous ferait penser qu'il devra partir de la maison de la gare à 5h du mat' pour arriver à l'heure? C'est ce qu'on pensait aussi jusqu'à ce qu'on voit le bonhomme arriver en courant. Un jogging matinal à 4000m, facile. Et moi qui pensais que j'étais en forme...

    On s'installe doucement dans la cabaña. Lolo et moi on voulait absolument essayer notre tente achetée exprès pour le voyage, donc on établit notre campement juste derrière la cabane, sur une petite plateforme qui n'attendait que nous. Une dizaine de minutes plus tard notre palace est installé, perfecto.

    On part ensuite à la recherche de la rivière pour faire le plein d'eau. On en profite pour emmener la vaisselle qui trainait dans une vieille bassine avec des croquettes à chien et toutes sortes d'objets non identifiés. On est roots mais quand même...On trouve la rivière, et on constate avec désarroi que Rodrigo ne doit pas avoir les mêmes critères que nous en termes d'eau potable. On remplit quand même nos gourdes de cette eau jaunâtre et on se dit que bouillie et filtrée ça ne devrait pas être si pire...De retour à la cabane, un choix s'impose par rapport au système de filtration. Nous avons deux options: les chaussettes propres de Caro ou le boxer propre de Lolo. Pas facile, mais on s'estime chanceux que nos options soient propres! Après un bon fou rire et quelques photos improbables, on décide d'utiliser la partie "cuisse" du boxer, car la fibre du tissu est plus fine que la chaussette et retiendra mieux les particules indésirables de "l'eau jaune", comme nous l'avons rapidement surnommée. Malheureusement, notre filtre de fortune ne rendra pas notre eau moins jaune. Mais bon, il fait froid, on veut se réchauffer avec du thé, et de toute façon la nuit tombe donc on ne verra bientôt plus la couleur de l'eau!

    Partie de poker aux allumettes, allumage du poêle, rédaction du blog, le temps file et arrive l'heure du souper. On a du mal à réchauffer la cabane, malgré tous leurs efforts les mecs n'ont pas la technique pour faire partir un bon feu à 4200m. À leur défense, le poêle est en piteux état et le bois est humide...Bref, peut-être que manger chaud nous réchauffera!

    On s'était prévu un festin riz/saucisses/légumes. Oui mais faire cuire du riz en altitude, c'est finalement tout un art. On avait fait un premier essai raté pour le pique-nique du midi et on se disait qu'on réussirait mieux le soir. Manque de bol, nous avons eu le droit à la même pâte de riz gluant pour le souper! Caro ne se sent pas très bien, elle grignote quelques bouchées et on espère que ça ira mieux le lendemain pour l'ascension à 5000m...

    Un autre thé à l'eau jaune, une toilette de chat et c'est l'heure de se coucher. Au lieu de monter se coucher dans un vrai lit dans la cabane finalement tiède, Lolo et moi on part sous la pluie pour dormir sous la tente. Autant vous dire qu'on ne dormira pas beaucoup puisqu'il fait environ -1000 et qu'il pleut non-stop jusqu’au matin...Mais bon, la tente tient le coup et on est contents d'avoir passé la nuit dehors dans un cadre si enchanteur.

    Après un ptit dej minimaliste, on voit donc arriver Rodrigo au pas de course. On s'équipe et on prend la direction du glacier sous la bruine. Lolo avec les pieds dans des sacs plastiques dans ses chaussures non étanches. À notre grand regret, le Chimborazo se cache dans les nuages depuis hier. On espérait l'apercevoir en fin de journée ou tôt le matin, mais rien à faire il reste couvert. Tant pis, on part l'escalader quand même!

    La montée commence en douceur, on traverse la pampa. On ne trouve aucun arbre à cette altitude, plutôt des bosquets qui font penser à une genre de steppe. Quelques petites fleurs ont réussi à faire leur place dans ce contexte glaciaire, leur rareté les rend encore plus belles! Le paysage est grandiose, malgré le manque de visibilité. On croise un troupeau de vicuñas, animal emblématique des Andes, seule trace de vie visible à l’œil nu à cette altitude.

    Nos pas se font de plus en plus petits, Rodrigo nous guide lentement pour ne pas nous essouffler. Surtout Lolo et moi qui ne sommes pas vraiment acclimatés…La pente s’accentue et on finit par monter à pic dans des raidillons de cailloux. On se dit que le cosmos a bien fait les choses car on n’aurait jamais réussi à trouver tous seuls le chemin du Vicuna Trail! On fait quelques mini-pauses pour croquer dans une barre énergétique et prendre une gorgée d’eau, mais on a surtout hâte d’arriver en haut. Plus particulièrement d’atteindre le point du 4 807m pour pouvoir narguer le Mont-Blanc! On reste concentrés car les cailloux glissent sous nos pieds et on marche à flanc de volcan, pas le meilleur moment pour tomber…

    Rodrigo se joint à nous pour faire appel au cosmos afin que le ciel se dégage pour nous laisser voir le sommet du Chimborazo. On a l’impression de livrer une bataille à la montagne en s’aventurant comme ça à bout de souffle à des hauteurs où la solitude a l’habitude de régner. Mais une bataille amicale bien sûr, puisqu’on est là en admirateurs. On arrive à une crête et par deux fois les nuages s’éloignent pour nous laisser béats de surprise devant la langue du glacier et ses trous d’eau bleue qui se dévoilent sous nos yeux. Rodrigo s’émerveille tout autant que nous, il ne se lasse pas de ces paysages extraordinaires…

    L’ascension prendra fin à 5100m, il ne faut pas oublier qu’une longue descente nous attend et on ne peut pas se permettre de prendre une heure de plus pour aller toucher le glacier. De toute façon Lolo est pris de vertige et le mal d’altitude me donne mal au cœur, donc on n’ira pas plus loin! Et là, assis sur notre bout de caillou à grignoter trois cacahuètes et deux raisins secs, on voit les nuages s’écarter pour nous laisser admirer la vallée et le glacier. Le sommet lui ne se découvrira pas, mais quel bonheur déjà d’avoir pu mesurer le dénivelé parcouru en voyant enfin la hauteur à laquelle nous sommes arrivés! On prend une bonne pause, quelques photos où on fait les fiers, et on entame la descente par un autre chemin.

    Le retour est encore plus magique, on passe par les crêtes, on remplit nos gourdes d’eau de glacier lorsqu’on croise la source, on suit le cours d’eau jusqu’à ce qu’il aille se perdre dans une vallée. On est passés d’un paysage lunaire et rocailleux à une immense prairie verte fluo où nos pas s’enfoncent dans la mousse. Difficile de maîtriser nos envies de mitrailler de photos, donc on ralentit la cadence de la rando et Rodrigo part de plus en plus loin devant… On sait que le timing est serré pour rentrer à la maison de la gare avant la nuit, mais c’est trop beau pour ne pas prendre le temps de profiter!

    On finira tout de même par rejoindre la cabane, récupérer nos sacs, replier la tente, et reprendre tout de suite à la route pour la deuxième partie de la descente. Rodrigo nous propose un raccourci, et là le Dad, on ne peut s’empêcher de penser à toi! Le ‟raccourci‟ ne nous fera pas gagner de temps, mais nous permettre de marcher à vue à travers champs, je préfère de loin cet itinéraire à la piste en terre qu’on avait pris à la montée. Quand on pense qu’on arrive presque à bout, on s’aperçoit qu’on est du mauvais côté de la rivière, qui est en fait un torrent boueux qui nous semble infranchissable. Rodrigo nous dit qu’on doit trouver le moyen de traverser, on pense que c’est une blague, mais on comprend vite que non! Bonne nouvelle : on voit de loin, sur l’autre rive, une genre d’échelle brinquebalante qui permettrait de rejoindre le ‟chemin‟ qui surplombe le lit du torrent. Reste plus qu’à traverser maintenant. Rodrigo retrouve un petit passage caché qui nous permet d’arriver (sur les fesses) à hauteur du torrent, à un endroit où il est assez étroit. On prend notre élan et un à un on franchit l’obstacle en sautant. On atteint l’échelle, qui doit être accotée là depuis au moins 1000 ans, et on arrive tous sains et saufs sur le chemin! On passe dans l’enclos des vaches et on rejoint finalement un vrai bout de chemin pour le dernier kilomètre qui nous sépare de la maison.

    Une journée épique, riche en émotions, haute en intensité, dont on se rappellera longtemps.

    La soirée qui nous attendait allait largement réconforter nos muscles endoloris puisque la femme de Rodrigo nous avait concocté le meilleur repas de notre séjour, le vin semblait divinement bon, et les discussions animées autour de la tablée (nous avions invité notre guide préféré et sa cuisinière à manger avec nous) ont rendu ce soir-là particulièrement délectable.

    La nuit fût fraiche encore une fois, mais confortable, dans cette petite maison absolument adorable. Le petit déj, le « meilleur de tout le voyage » selon Tom était un régal. Toujours sans gluten, sans lait, sans œuf, sans crème, sans beurre pour notre Caro J Muy rrrrrico!

    On terminera le séjour à la Posada de la Estacion en se rendant compte qu’il nous manque des sous pour payer la facture! Un brin mal à l’aise, on explique la situation à nos hôtes, et sans plus tarder on se retrouve tous les six entassés dans leur ptite voiture direction Ambato pour retirer des sous. Pour finir en beauté, Rodrigo et sa femme décident en chemin d’aller manger à Banos…et de nous y déposer pour la suite de notre programme en nous évitant un énième épisode de bus! Entassés comme des sardines tous les 4 sur la banquette arrière, on sait que le cosmos est encore avec nous ;)

    Marion pour les gringos
    (Problèmes de connexion... Photos à venir :)

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  • Alors voilà, en tant que partenaires de voyage temporaires des Gringos, nous avons l'immense honneur d'écrire sur le fameux blog. En fait, "j'ai" l'immense honneur, parce que Lolo a préféré opter pour partie de poker avec Tom à la frontale avec des allumettes en guise de dollars. Bah en même temps je suis pas sûre que les lecteurs du blog soient tous bilingues québécois donc c'est pas plus mal que ce soit moi qui m'en occupe ;)

    Pour vous mettre en contexte, on est dans une cabaña perdue au bout du monde au pied du Chimborazo, on écoute Karkwa grâce au haut parleur portable que Tom a eu en cadeau à son anniv, Caro écrit son journal à la frontale, emmitouflée dans sa doudoune, et les mecs, comme je vous le disais, jouent au poker avec des allumettes. Un lundi soir vraiment ordinaire finalement.

    Maintenant, je vais tenter de résumer comment on en est arrivés là depuis notre arrivée à Quito vendredi soir.

    Pour commencer, les Gringos nous ont fait une surprise en venant nous chercher à l'aéroport. Un accueil du genre, c'est sûr ça commence bien des vacances. Nous voilà tous les 4 dans le taxi direction le Secret Garden, auberge de jeunesse savamment choisie par nos hôtes, avec un dortoir privé pour nous 4 histoire de pas trop nous mettre en mode roots trop vite! J'apprécie tout de suite les 20 degrés gagnés depuis notre départ de Montréal et surtout, au miracle, pas de neige. Je revis. Arrivés tard à l'auberge, on fait rapidement un tour sur le roof top, vue sur Quito tout illuminé dans la nuit, au top. On dit salut aux faux backpackers que Caro et Tom ont rencontré plus tôt. On a tout de suite vu la différence entre les faux et les "real". Une blondasse qui crie sur un ton un peu trop superficiel que bien sûr il faut sortir faire la night parce que quand même les amis, on est vendredi soir, c'est une fausse. Nous, on est des real, demain matin le réveil sonne à 7h pour aller à Otovalo, donc c'est l'heure du dodo pour être en forme.

    Lendemain matin 7h on se prépare pour être prêts à temps pour le bus qui vient nous chercher devant l'hôtel pour nous emmener à Otovalo. Mais comme tout le monde le sait, c'est toujours un peu plus long que prévu, donc pas le temps de déjeuner. Pas grave me dis-je, j'avais lu les aventures des Gringos et j'étais préparée à une diète du genre "on mange du thon et 1/2 tomate, voir on croque dans des citrons verts quand on a vraiment rien d'autre à se mettre sous la dent" . Donc je reste calme même sans ptit dej.

    Nous voilà sur le trottoir 5 minutes en avance sur l'horaire prévu, le ventre vide mais le sourire aux lèvres, dans l'attente du bus magique comme nous l'avons rapidement surnommé. Un peu en retard sur l'horaire, on voit enfin le mini-van se garer et nous faire signe. Et là, Caro nous ouvre gentillement la porte, et je pousse un cri du cœur en apercevant ma copine Sophie installée et qui m'ouvre grand ses bras. Bonheur. Trop belle surprise organisée par la soeurette qui avait croisé par hasard Sophie et ses 4 copines backpackeuses (des vraies) dans le centre historique de Quito la veille. Le monde est décidément trop petit!

    Et nous voilà donc toute la gang dans le bus magique direction Otovalo. Récits de voyage, rires, retrouvailles, anecdotes de plans foireux des chicas en america, les 2 heures de route passent finalement bien vite malgré nos estomacs en mode auto-digestion.

    Notre chauffeur nous dépose et on a quartier libre jusqu'à 16h pour déambuler dans le fameux marché. Autant vous dire qu'un groupe de 9, c'est pas facile à gérer. C'est le principe de l'inertie. Lolo qui veut s'acheter à manger, rien d'adapté au bidou de Caro, moi qui veut trouver des baños, les chicas qui veulent aller au marché aux animaux, ihhh on avance pas vite! Le marché aux animaux, c'est LE truc à voir à Otovalo. Mais voilà, le Lonely a décidé d'omettre dans sa description que l'échange des vaches, poulets et moutons commence à 4h et que tout finit avant 10h. Bon remarque, on a beau être des real, on se serait sans doute pas levés à 3h du mat' pour y être à temps. Après quelques infos chopées à deux trois locaux, on décide de tenter le tout pour le tout et d'aller jeter un œil pour voir s'il reste quelques moutons et un peu d'ambiance. On trouve notre chemin en marchant à contre-courant des gens qui traînent des poules à bout de bras ou des moutons à bout de corde. Arrivés sur la place du marché, on est déçus de voir que le gros de l'action est terminé, il ne reste que quelques vaches attachées à des piquets. Mais en continuant un peu plus loin, on tombe nez à nez avec un troupeau de cochons, des poules, des coqs, des cages avec des chiots ET des cochons d'inde qui semblent très bien cohabiter. Ça y'est, on est dépaysés. On reste médusés devant les cris sauvages des cochons, les poules à moitié mortes et sans plumes entassées dans des cageots, faudrait pas que Brigitte Bardot se ramène ici, elle capoterait. Moi aussi d'ailleurs j'capote un peu.

    Retour au marché traditionnel, le groupe se sépare pour plus de liberté. On déambule au milieu des allées. Couleurs, senteurs, immersion totale. Objectif: trouver des lunettes de soleil et un pantalon de lama à Caro. Et ce sera objectif réussi à la fin de la journée, avec en bonus un foulard, parce que tout le monde connaît Caro et son amour inconditionnel des foulards! Pour le lunch, ce sera du cochon de lait. Une belle tablé avec les Gringos, las chicas et nous :) Je chipote un peu dans mon assiette quand ma voisine de table me précise que d'après ce qu'il reste du cochon exposé dans la vitrine du resto et duquel notre serveuse nous prépare nos assiettes, on a sans doute droit au dernier bout, c'est à dire la tête. Mais en toute objectivité, tout le monde se régale!

    La fatigue se fait vite sentir à force de patasser tout l'aprem et le trajet du retour sera du coup beaucoup plus calme, toute la gang fait la sieste!

    Arrivée à l'hôtel, petit coup de stress avec Tom qui pense avoir oublié son portefeuille dans le mini-van, moi qui tourne la situation en morale de Gillou, Tom qui retrouve son portefeuille dans une poche du sac, tout le monde qui retrouve le sourire. Le soir, petit repas au resto préféré de Caro et Tom, on a droit au traitement de faveur avec une pizza sans gluten et on pousse notre luck en prenant une salade avec plein de légumes qui n'ont certainement pas été lavés avec de l'eau pastillée au chlore....Après avoir tergiversé sur l'ordre de notre programme des prochains jours, on décide de partir direction Riobamba pour notre trek dès le lendemain matin. Par contre, niveau organisation, à part l'heure du réveil et l'adresse du magasin pour acheter notre stock de trekking, on est en mode "on verra bien" !

    Tout commence bien, on se retrouve au terminus du bus sans encombre, non sans avoir passé 1h au Megamaxi pour acheter de quoi nous faire des meilleurs pique nique que à El Cocuy, parce que Caro est un peu traumatisée de ses fameuses 4 conserves de thon et 2 tomates! Donc cette fois on prend pas de chance, 10kgs de victuaille plus tard, on verra bien combien pèsent nos sacs.

    Et là, on se trouve vraiment cool avec notre timing au top, on embarque dans le bus et il démarre deux minutes plus tard en direction Ambato/Riobamba. Notez bien, en direction Ambato/Riobamba, c'est un détail crucial pour la suite....Nous on a décidé de s'arrêter à Ambato parce que le départ de notre trek est à égale distance de Ambato et de Riobamba et Ambato est plus proche de Quito donc nous évite 1h de bus.
    On a même des empanadas toutes chaudes à manger en guise de pique-nique de luxe. Caro nous a trouvé les meilleures places du bus: première rangée en avant, donc personne pour baisser son siège sur nos genoux. Les meilleures places qu'elle disait...ahah! Oui mais c'était sans compter toutes les nouvelles personnes qui allaient monter aux quelques 100 prochains arrêts, en se prenant les pieds dans les nôtres ou en nous tombant carrément dessus grâce à la conduite super soft du chauffeur! Tant pis pour la sieste, on a plutôt opté pour le film qui passait dans le bus: 12 years a slave, en espagnol bien sûr...On arrive quand même à s'assoupir un peu, juste au moment où le copilote du chauffeur hurle qu'on est arrivés à Ambato. Ici, tu as environ 2secondes et 30 centième pour descendre du bus quand c'est ton arrêt. Enfin, ça c'est quand t'as de la chance et que le bus s'arrête, sinon tu dois descendre quand il ralentit. Donc nous, les chanceux, on a pu ramasser nos affaires en 1 seconde, regarder derrière nous voir si on a rien oublié (pour toi le dad) et se faire éjecter sur le trottoir, au beau milieu de nulle part.

    Une fois sur le trottoir en bordure d'autoroute dans cette ville ultra glauque, on se demande pourquoi on n'a pas mieux checké le Lonely Planet! Et là se termine notre sentiment de fierté par rapport à notre timing de la journée! On se résout à attendre le prochain bus qui passera vers Riobamba (et là ne pas oublier que le bus dans lequel on était allait justement à Riobamba). Mais manque de bol, tous les bus qui passent vont à Baños. Quand on crie de loin "Riobamba?" aux copilotes des chauffeurs qui se penchent par leur porte ouverte pendant que le bus ralentit devant l'arrêt pour éjecter des gens, ils ont tous la même réponse: un non de la tête et un doigt qui pointe vers la direction opposée de là où on veut aller....On reste confiant quand même. Deux bus pleins à craquer avec une pancarte Riobamba passent devant nous sans même ralentir. Le 3ème, on lui court après avec nos 15 sacs de backpackeurs, mais il nous ferme la porte au nez quand il daigne s'arrêter. Le 4ème, on se dit que c'est le notre. Le copilote ne veut pas nous laisser rentrer mais on profite d'un moment de brouhaha général pour se faufiler à l'intérieur. Ni vu ni connu. Enfin presque. Plus de places assises donc on reste debout au milieu du couloir avec nos sacs sur le dos. Pas tellement discret en fin de compte. Et pas très confo non plus! On regrette même nos places de 1ère rangée du dernier bus! Une heure plus tard, on arrive enfin à Riobamba, on se trouve un petit hôtel rapidement et on mange un bout au resto du coin.

    Le but étant tout de même de partir tôt le lendemain matin vers Urbina, pour le départ de notre treck pour lequel on a aucune info, on se renseigne auprès du mec de l'hôtel qui appelle gentillement son copain guide à la rescousse. On fait donc la connaissance de Joël, qui n'a jamais entendu parler de notre Vicuña Trail ( comme tous ceux à qui on en parle depuis notre arrivée), mais qui semble bien disposé à nous aider. Après deux trois coups de fil à des amis et amis d'amis, il semblerait qu'un certain Rodriguo nous attende demain à Urbina avec tout ce qu'il faut pour notre treck. On est aux anges! Lolo et moi on a vécu notre première expérience roots avec l'épisode du bus à Ambato, et demain on part tous les 4 sur les traces des vicuñas, la vie est belle.

    Marion pour los Gringos

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